mardi 4 février 2014

"UN OCEAN D'ENERGIE: L'EVEIL DE LA KUNDALINI- JEAN-MICHEL JUTGE"



« L’année de mes 21 ans, je devais vivre une expérience qui changea radicalement et de manière irréversible la perception que j’avais du monde. Après une séance de Hatha Yoga bien menée, au cours d’une méditation, mon regard plongea à l’intérieur de la colonne vertébrale. Ma vision se concentra sur une sorte de tunnel avec, au fond, une lumière qui fut immédiatement projetée vers moi. Je sentis un picotement très fin s’élever du bas du dos et atteindre la tête en quelques instants. Plus le temps passait, plus le picotement devint intense, avec pour effet d’augmenter considérablement ma sensibilité. Au-dessus de ma tête, une petite colonne faite d’énergie et de conscience prit forme. Le monde me parut soudain d’une netteté jamais vue et un grand nombre de phénomènes eurent lieu ce jour-là.

En présence d’autres personnes, ou lorsque mon regard se posait sur elles, l’environnement se transformait littéralement sous mes yeux, dans sa forme, ses couleurs, son intensité, dans sa consistance. Il apparaissait alors tel que l’autre le voyait. Pendant plusieurs heures d’affilée l’énergie devint de plus en plus forte jusqu’à ce que je sois pris dans un océan de lumière et d’énergie, le corps littéralement en feu. Puis ce fut l’embrasement total et je perdis toute conscience du corps ; je crus que j’étais en train de mourir. Puis, je n’eus plus conscience que de lumière, une sensation de dilatation infinie, suivie d’une sensation de rapetissement jusqu’à n’être plus rien sinon un point. Au bout d’un certain temps, je repris lentement conscience du corps. Il se dessina alors devant mes yeux des volutes lumineuses de grande intensité, de couleur bleue et blanche, animées d’un mouvement de fuite. J’eus soudain comme une révélation sur mon état, je sus quelle était ma destinée et ce que je devais faire.

Le flot continua d’augmenter, sans cesse, et tout se mit à vibrer, autour de moi et en moi, d’une intensité inimaginable. Au niveau de chaque chakra, et entre eux, se développa une sensation de chaleur, de plus en plus intense. On aurait dit qu’un liquide bouillant les traversait… Devant la violence du phénomène je me mis à prier Dieu, alors que j’étais athée. Je poussais alors un gros soupir. Dès cet instant, toute la situation changea. Immédiatement, un jet de feu bouillant jaillit par le sommet du crâne, retombant de chaque côté de mon corps pour l’envelopper d’une ” aura ” et d’une lumière d’or merveilleuse pendant que, simultanément, coulait dans la colonne vertébrale toute cette énergie.

Le monde me paraissait alors merveilleux, le nectar qui coulait dans mon dos était d’une délicieuse jouissance. Mon corps s’était mis à rire et à pleurer de joie, alternativement, à trembler dans une crise qui, de l’extérieur pouvait ressembler à de l’hystérie. Je me découvrais d’une essence divine, le sentiment d’être réalisé. La suite est trop riche en événements pour être décrite en quelques mots, mais depuis ce jour, ma vie n’a rien de comparable à ce qu’elle était auparavant.

Si le phénomène en tant que tel, dès l’instant du soupir, est rentré dans un état d’équilibre complet, plus difficile a été son intégration au monde. Je me confrontais à mes proches qui ne comprenaient pas ce qui m’arrivait. Le nouvel être que j’étais se sentait porteur d’une véritable mission à accomplir, sentiment alimenté par les révélations multiples qui ne cessaient d’apparaî­tre. Je venais de naître au monde, et j’ai vraiment eu l’impression de devoir tout réapprendre avec un nouveau regard.

La manière dont j’abordais l’existence se faisait avec une conscience inversée, comme si j’avais toujours vécu dans le miroir, et que tout s’était remis à l’endroit. Pendant un peu plus d’une année, je vivais une succession d’expériences et d’états de conscience que je ne contrôlais pas toujours mais qui rendirent difficile la vie dans laquelle je m’étais engagé jusque là. Une année d’étude où j’étais ballotté entre la découverte d’un monde et d’un univers fascinant et la nécessité d’accomplir un retour vers les tâches qu’exigeaient mes études, les travaux à l’hôpital la matinée, les cours dans les amphithéâtres l’après-midi, les travaux d’étude dans ma petite chambre d’université le soir, ce qui m’occupait à peu près 12 heures par jour, et des états de Samadhi qui saisissaient chaque occasion pour se manifester.

Même si un éveil de Kundalini est maîtrisé et pris en charge par le Divin comme ce fut mon cas, il ne demeure pas sans conséquence sur la vie d’un individu et peut le rendre ” atypique ” et inadapté à la vie telle que la société veut nous l’imposer. La recherche de cet éveil ne peut se faire de manière anodine, et le chercheur qui s’engage sur cette voie doit pouvoir en peser à l’avance toutes les conséquences.

Par ailleurs, les formes de Kundalini sont multiples, leur développement et leur résultat pouvant varier d’une forme à l’autre. Certaines sont peu recommandables car plus orientées vers le pouvoir de l’esprit, de par leur nature, plutôt que vers le développement de l’être ; mais pour un chercheur sincère, développant une qualité pure, les dangers sont peu importants, pas plus que ce qui peut nous arriver quotidiennement. Toutefois, un apprentissage préalable et le respect de certaines règles sont nécessaires.

Il est difficile de présenter mon cas comme une généralité car ce ne fut pas un accident, cet éveil a été sollicité par un pouvoir supérieur. C’est pour cela qu’il fut soudain, puissant, complet, et qu’il atteignit son point d’équilibre au bout de huit heures. Toute personne qui le vit ainsi, même si cela déclenche au préalable une grosse frayeur, ne court aucun danger. De même, lorsque je transmets l’énergie pendant un cours de yoga, par exemple, se transmet en même temps la composante divine qui fera en sorte que l’énergie se développera de manière équilibrée. Pas de danger non plus. En revanche, un risque de perturbation importante réside dans une approche forcée par une technique particulière. Tous les désordres physiques, énergétiques ou psychologiques sont alors amplifiés de même que les états positifs, pouvant entraîner exaltation et dépression importante. Le développement de l’énergie est alors sauvage car sans intelligence. »

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Une autre expérience vécue par Jean-Michel Jutge a été relaté sur son site internet qui a hélas fermé :Je me suis retrouvé le 22 août 1979 au cœur d’un événement qui devait bouleverser ma vie radicalement et de manière irréversible. J’ai tenu dans ce récit à présenter simplement les faits, tels que je les ai vécus, aussi bien dans le développement de l’expérience que dans mes propres réactions émotionnelles ou psychologiques. Je n’avais pas été préparé à l’événement, et tout ce que je connaissais de la kundalini était ce que mon professeur de yoga de l’époque nous en avait dit, quelques propos qui ne reflétaient absolument pas l’évènement. Je savais vaguement qu’il existait des chakras en relation avec cette force, et qu’elle devait ressortir par le haut de la tête…Je venais quelques 3 semaines auparavant de rencontrer J. Krishnamurti, et quelques 6 mois avant j’avais vécu une expérience particulière au cours d’une pratique de yoga en solitaire. Je méditais profondément et soudain s’éleva au bas du dos un picotement comme un courant électrique, mais plus fin et d’une grande intensité. J’eus le réflexe en quelques secondes de bloquer ce processus, en y opposant une forte volonté. Cette énergie s’était élevée jusqu’au milieu du dos. Le choc des deux forces créa alors une secousse, et j’en fus ébranlé nerveusement pendant quelques minutes, pris dans un tremblement incontrôlable du corps. J’avais oublié l’expérience. Mais lorsqu’en ce mois d’août 1979 le phénomène se reproduisit il atteignit la tête avant que je pus réagir. Je me rappelais alors ce premier choc. L’énergie était plus puissante, je ne pouvais la stopper sans risque, je décidais donc de laisser le phénomène se poursuivre.Le processus s’était activé au cours d’une pratique de yoga toute banale, comme tant d’autres personnes ont déjà pu en faire. Je ne pratiquais le hatha yoga que depuis un peu plus de 3 ans, et j’étais en train de faire ma séance quotidienne. C’était une fin d’après midi du mois d’août. Je me suis souvent demandé ce qui avait déclenché chez ma personne ce phénomène alors que les exercices réalisés n’avaient rien d’exceptionnel. En fait de multiples facteurs sur lesquels j’ai par la suite réfléchi sont intervenus.J’étais dans ma chambre et, après une longue pratique de hatha-yoga, je réalisais quelques pranayamas, ou exercices respiratoires. Au bout de quelques minutes j’atteignais un état où le mental s’apaisait complètement. J’avais pour habitude de ne pas préparer les séances et de les mener suivant les demandes du corps, de manière tout à fait intuitive. Ce jour là, j’étais parvenu, grâce à une pratique bien menée, à un silence et une paix d’une grande profondeur, et cela a été déterminant sur la suite des événements. Le corps était totalement détendu et je faisais un exercice de yoga des yeux afin d’améliorer ma vue. La respiration tout au long de cette heure et demi de yoga m’avait mis quelque peu dans un état second, le corps en sur-oxygénation. J’avais donc au moment de cet exercice pour les yeux une respiration très courte et pour ainsi dire inexistante, la demande en oxygène étant pratiquement nulle. Le regard était tourné vers le bas. Au bout de quelques mouvements, j’eus alors l’impression que celui-ci se révulsait d’un seul coup vers l’intérieur, comme si mes yeux physiques se retournaient vers l’arrière. En réalité il se peut fort qu’ils n’aient pas tourné et que ce soit juste une impression. Je vis à ce moment là un phénomène de perspective, comme si mon regard plongeait dans la colonne vertébrale par le haut, et cela se présentait sous la forme d’un tunnel avec au bout une lumière. Lorsque je vis cette lumière elle fut spontanément projetée vers moi, vers mon point d’observation. J’ai alors senti monter dans le dos le même picotement très fin dont je vous ai déjà parlé. En quelques secondes celui-ci se développa jusqu’à la nuque. Je n’ai donc pas résisté à ce qu’il se passait. J’ai laissé faire et l’énergie est montée jusque dans la tête.Là a commencé à se déverser un flot d’énergie et de picotements dans tout le corps. En même temps que cette énergie se développait j’avais l’impression que ma sensibilité s’amplifiait. Je devenais plus sensible à tout ce qui m’entourait. L’énergie ne cessait de s’amplifier en intensité. À chaque seconde qui passait, le flot qui montait dans le dos était plus puissant, un peu comme un courant électrique, lorsque l’on met le doigt dans une prise. Et le phénomène s’amplifiait d’instant en instant. J’étais un peu affolé. Je me suis alors dit : ” je vais aller prendre l’air, cela me fera peut être du bien .” J’étais vigilant, mais le fait même d’être vigilant, attentif à ce qui se produisait amplifiait encore l’énergie et paradoxalement, l’énergie me rendait encore plus vigilant.Je sortis de chez moi et décidais d’aller au centre ville. J’habitais un peu en dehors à la périphérie de Marignane, une petite ville près de Marseille en France. Le phénomène continuait d’augmenter vers toujours plus d’énergie, de sensibilité, et d’attention. Tout en traversant un champ, apparut à un moment donné au-dessus de la tête une petite colonne haute de quelques centimètres et large à peu près de un centimètre et demi. Celle-ci avait une couleur violette transparent, comme un objet posé sur la tête. À l’intérieur tournait une sorte de fumée. Je devinais que cela était un aspect de l’énergie se développant dans mon corps et passant par cette colonne, comme un prolongement du tunnel que j’avais vu précédemment, mais immatériel. Je constatais également que cette colonne pouvait se déplacer sur la tête. Lorsque la colonne était maintenue au sommet du crâne, l’énergie qui se déversait en moi se stabilisait, arrêtait de s’amplifier, et je me sentais en équilibre. Par contre, la colonne, elle, demeurait instable, et si je ne faisais pas attention, elle basculait vers l’avant. Lorsqu’elle venait se poser sur le front, un flot d’énergie encore plus puissant montait à travers le corps et m’envahissait. L’intensité de celle-ci commençait à chauffer énormément. Tout l’intérieur du corps me brûlait et tous mes sens vibraient alors qu’une luminosité se développait dans la tête. Je constatais donc que j’avais un pouvoir sur cette colonne grâce à ma volonté. Je pouvais soit la maintenir au-dessus de la tête, soit la faire descendre sur le front. L’intention suffisait, comme lorsque l’on bouge une main ou un bras. Je m’efforçais de la maintenir au-dessus de la tête, par la force de l’esprit.Après avoir traversé la campagne, j’arrivais à la ville. C’est alors que je croise quelques personnes. Je découvrais alors un autre phénomène surprenant. Lorsque je regardais quelqu’un, ma conscience se modifiait totalement. Tout d’un coup, la manière dont je voyais le monde se transformait instantanément. Pour que vous compreniez ceci, je vais vous donner une image. Prenez par exemple un appareil photo. Mettez-y un filtre, et regardez à travers celui-ci. Mettez un filtre bleu, ou un filtre jaune, ou une lentille déformante qui agrandit les images ou une autre qui les rapetisse ou qui donne plus de distance, une autre qui rapproche, une qui fait apparaître certains détails ou une qui en enlève certains et en fait apparaître d’autres. Imaginez encore d’autres modifications et combinez tout cela de différentes manières. Ainsi la manière dont je percevais l’environnement changeait à tel point que parfois je reconnaissais à peine le monde qui m’entourait par rapport à l’instant auparavant. En rencontrant de plus en plus de monde cela devenait un festival de transformations. Chaque seconde qui passait, cette rencontre avec la conscience de la foule était comme une succession d’univers qui défilaient devant mes yeux. C’était comme si ma conscience entrait en fusion avec les personnes présentes et qu’elle s’imprégnait de l’état de conscience des autres individus. À ce moment là ma conscience reflétait le monde tel que l’autre le percevait. Ainsi je découvrais que chaque individu, en temps ordinaire, voit le monde différemment. La conscience de chacun reflète des aspects différents de la réalité. J’arrivais à la terrasse d’un café, tout en maintenant la colonne au-dessus de la tête. J’aperçois alors des amis, et je m’installe avec eux. Comme vous vous en douteriez, la relation qui s’en suivit m’apparut très spéciale. Je fini par rentrer chez moi. Le soir arrivait, et j’allais me coucher malgré tout peu rassuré, en m’efforçant de maintenir cette colonne au-dessus de la tête.Après environ 4 heures de sommeil, il devait à peu près être 2 à 3 heures du matin, je me réveillais subitement pris dans un océan de lumière et d’énergie, le corps littéralement en feu, une lumière éblouissante devant les yeux. Cette puissance d’énergie m’avait réveillé et je ne savais plus que faire. C’était apparu d’un seul coup est cela s’amplifiait de plus en plus. C’était tellement fort que cela m’aveuglait. Pourtant, en sortant de ce sommeil, je gardais cette impression de sortir d’un gouffre sans rêve et sans existence. La nuit était assez noire, ce qui rendait le phénomène d’autant plus impressionnant. J’avais cette luminosité dans la tête et cela augmentait de plus en plus. Je me dis alors ” bon, ça y est, c’est fini, je ne peux plus rien faire, je vais mourir, puisque c’est ce qui doit se passer avec la Kundalini “. Je sais aujourd’hui que je ne risquais rien, mais ma peur avait largement été alimentée par tout ce que l’on m’avait dit sur le sujet. La sensation du corps qui brûlait de l’intérieur de plus en plus intensément ne faisait que me confirmer cette opinion. Pour vous donner une idée de l’intensité présente, imaginez que vous mettiez votre main sur une ligne à haute tension. J’étais mort de trouille. J’avais tout de même quelques notions de travail sur l’énergie, par le yoga. Je savais que pour renforcer la vitalité du corps il fallait charger le ventre et j’avais appris à travailler avec les mains. J’amenais donc mes mains sur mon ventre et avec le souffle y insufflais un peu d’énergie. Cela eu pour effet de calmer mes peurs, mais cela n’a pas calmé le phénomène qui a continué de s’amplifier de plus en plus. À un moment je commençais à ne plus pouvoir bouger. Et cela devenait tellement puissant que j’arrivais à ne plus rien pouvoir percevoir. La sensation que j’avais de mon corps n’était plus que du feu. La perception que j’avais de l’extérieur n’était plus que de la lumière. Tous mes sens étaient tellement saturés d’énergie que je finissais par ne plus rien percevoir d’autre et pratiquement par ne plus pouvoir bouger. Je perdais conscience des choses. Je n’avais plus grand espoir de quoi que ce soit et je pensais à l’une des paroles de Krishnamurti qui disait ” quelles que soient les épreuves dans votre vie, observez, placez-vous en observateur “. C’est ce que je fis. Je me suis dit ” je vais me placer en simple observateur et je verrai bien où je vais aller, ce qui va se passer “. Et je me suis abandonné à mon destin. Le phénomène a continué à s’amplifier. À un certain moment j’ai complètement perdu la perception du corps et de la conscience. Il n’y avait plus que de l’énergie et de la lumière. Puis j’eus une impression de dilatation dans l’univers, comme si je me dilatais de plus en plus dans celui-ci, jusqu’à l’infini, jusqu’à toucher les limites de l’univers, avec cette impression de devenir immense, immense, et à l’instant où j’atteignais les limites de cet infini, j’eue l’impression d’être réduit à la taille d’un point sans dimension, le point infini, de n’être plus rien, et tout en n’étant plus rien, de toujours exister quelque part dans ce point. Cela a peut-être duré une seconde ou dix minutes, mais je n’avais plus de notion de temps dans cet état. Impression bizarre que celle de disparaître et de ne plus exister. Ce n’est pas seulement rien du tout dans l’espace, c’est rien du tout dans l’existence. C’est comme si à un moment donné l’on entrait dans la non-existence. Pourtant il fallait bien que quelqu’un soit là pour vivre tout cela. Mais en dehors de cela, il n’y avait rien d’autre. Curieux paradoxe. Et puis à un moment donné, doucement, j’ai commencé à revenir à ma propre présence, et à m’apercevoir que j’étais toujours là, que j’existais toujours. Mais je n’avais toujours pas conscience de l’environnement. Tout cela est revenu progressivement avec cette sensation de revenir à l’existence.

Le temps passe, puis je reprends conscience et ressens à nouveau et progressivement mon corps. Quelques instants après, au prix d’un effort, j’arrivais à ouvrir les yeux. La lumière et l’intensité d’énergie n’avaient pas décru. Bien au contraire. Je regarde autour de moi la pièce dans laquelle je me trouvais. À travers les volets, un peu de lumière passait. J’habitais dans une cité éclairée par des lampadaires, la pénombre n’était pas complète. Je regardais un peu les murs, et j’observais la chambre dans laquelle je me trouvais. Les murs vibraient. Tout ce que je regardais était vu sous une forme d’énergie. Les murs n’étaient plus que de l’énergie. L’air que je regardais n’était plus que de l’énergie. Je soulevais la tête pour observer mon corps. C’était en plein milieu de l’été, il faisait très chaud, je dormais sur les draps. Mon corps n’était lui aussi plus que vibration et énergie et une lumière irradiait de lui comme des milliers de petits points lumineux, de manière très dense sur un pourtour de 10 à 15 cm, et en devenant progressivement plus diffus au-delà. Tout clignotait, l’univers était pure énergie. J’étais toujours couché et je commençais à percevoir des flots de lumières blanches et bleues qui passaient par vagues devant mes yeux et s’éloignaient vers un point éloigné. J’eus alors comme une sorte de révélation sur mon état actuel, je savais qu’elle était ma destinée et ce que je devrai en faire. J’ai alors entendu dans ma tête une voix qui me dit spontanément ” maintenant tu dois donner “. Cette voix était suffisamment puissante pour ne pas être issue de mon imagination. Elle était là comme un ordre, comme une nécessité, comme un destin auquel je ne pouvais échapper et qui rentrait dans ma nature. Sur le moment je n’ai pas vraiment réalisé la signification de la chose, mais je pense que celle-ci s’adressait plus à mon être qu’à ma conscience. C’est alors que je réalisais que j’étais toujours vivant, mais que mon état demeurait instable, que le flot s’amplifiait toujours plus. Mon corps était déjà très éprouvé. Il commençait à apparaître en différents points du corps, qui correspondaient à ce que le yoga appelle les chakras et même entre ceux-ci, une sensation de chaleur comme provoquée par un liquide bouillant qui les traversait. Je me suis alors dit qu’il fallait faire quelque chose.
Je commençais à nouveau à pouvoir penser correctement. Je réfléchis un peu. Mes parents dormaient à côté. Je ne devais pas les réveiller. Il valait mieux ne pas les affoler, et puis de toute manière ils ne pourraient rien faire. Je pouvais à nouveau bouger naturellement. Je connaissais un professeur de Yoga qui résidait à Aix-en-Provence. Cette ville était à plus de 20 km de Marignane. Il devait être 4 heures du matin. J’ai décidé de m’habiller et d’aller voir cet homme. Je pensais qu’il saurait me conseiller sur la marche à suivre car j’avais pratiqué avec lui certaines formes de Yoga de l’énergie, et je lui attribuais une grande compétence en la matière. Avec précaution je quittais la maison est commençais à faire le chemin qui me séparait de la ville d’Aix-en-Provence. La force qui se libérait en moi continuait de s’amplifier de plus en plus. Chaque pas que je faisais me donnait l’impression de faire des bons. Pourtant je marchais simplement rapidement. Paradoxalement le temps s’accélérait, mon rythme intérieur s’accélérait.
Un nouveau phénomène apparaissait : le mécanisme de la pensée se modifiait. Lorsque vous pensez, chacune de vos pensées apparaît quelques instants dans votre esprit pour disparaître et laisser en général la place à une autre. Toutes ces pensées se succèdent à leurs rythmes et ne sont que simple stimulation à la surface de votre cerveau. Elles demeurent en général stériles, quelques fois vous font comprendre des choses ou d’autres fois vous amènent un certain plaisir. Si une action naît d’elles, elle prend racine dans nos désirs ou dans nos craintes, parfois au détriment de la logique ou de la lucidité. La pensé reste profondément intellectuelle et liée au cerveau. Ici, la pensé changeait de nature. Tout d’abord un espace naissait entre elles. Les pensées se succédaient de manière linéaire en laissant un court instant de vide entre elles, dans lequel elles demeuraient absentes. Par ailleurs leur rythme de défilement s’accélérait comme tout ce qui paraissait m’habiter. Mon corps et mon esprit vivaient à 100 à l’heure. Chaque pensée, au lieu de simplement disparaître, arrivait comme à une finalité, où elle était vue dans sa nature, et trouvait son accomplissement propre. D’ailleurs, cela dépassait le cerveau, car la pensé à ce moment là l’avait quitté pour créer un autre espace au-delà de la tête. Dans cet accomplissement, c’est comme si la pensée explosait, et se transformait elle aussi en énergie pure. Ainsi toutes les idées qui me traversaient l’esprit, pour résoudre ma situation, finissaient par éclater avant même que j’ai pu me pencher sur elles. Et le rythme s’accélérait de plus en plus. Je rentrais profondément dans le mental, la conscience. Au fur et à mesure que je rentrais, tout ce que je rencontrais au niveau de la conscience explosait. L’énergie s’amplifiait encore. Je profitais d’utiliser cette nouvelle force du mental pour envoyer des messages d’aide dans l’univers espérant peut-être contacter télépathiquement Krishnamurti ou quelqu’un d’autre qui pourrait m’aider. Mais les pensées sitôt qu’elles me quittaient se transformaient en énergie pure. Enfin, je ne pus même plus penser, car elles finissaient par exploser avant même d’être intelligibles. Je ne pouvais même pas matérialiser mes idées car elles étaient immédiatement et spontanément désintégrées avant même d’être actualisées.

L’énergie s’amplifiait toujours plus, et la vigilance qui naissait à l’intérieur de moi amplifiait ma sensibilité. C’était quelque chose d’extraordinaire, avec une sensibilité modifiée, en expansion permanente, comme si je me fondais dans cet univers. Et j’avais l’impression que si cela continuait de cette manière, je finirai par me désintégrer totalement, physiquement et psychiquement. Puis, j’eus comme une sorte de choix à faire. Mon corps physique était littéralement en feu. La sensation de liquide bouillant continuait de s’écouler dans les différents points du corps correspondant aux chakras. Par exemple, au creux de l’estomac, au milieu de la poitrine etc. jaillissait comme une fontaine de feu d’énergie pure. Et ce même phénomène avait lieu au niveau de chacun des chakras. J’avais donc un choix à faire en ma conscience entre la désintégration totale supposée, où je me serais fondu dans l’univers, ou rester bien vivant, incarné sur cette terre. Mais tout cela n’était pas des pensées qui me traversaient l’esprit car vous l’avez compris, le mental n’était plus un instrument utilisable. C’était plutôt une évidence qui s’imposait quant à l’orientation de mon état.

J’ai dû faire plusieurs kilomètres en stop, le pouce levé, espérant qu’une voiture s’arrête et puisse me conduire à ma destination. Je traversais toute la ville, j’ai peut-être marché pendant 2 heures. Peu de voitures circulaient, aucune ne s’arrêtait. Je traversais une zone industrielle, et suis passé sous un pont. À un moment donné, spontanément, au-dessus de la tête, réapparut la petite colonne. Immédiatement, l’énergie se stabilisait. Et là j’ai compris que pendant la nuit, probablement pendant mon sommeil, cette colonne avait basculé vers l’avant, ce qui avait permis cette expansion de l’énergie. Je pouvais à nouveau penser librement, normalement. Cela a duré quelques minutes, pas très longtemps, et je me mis à prier Dieu, comme un dernier espoir, alors que j’étais athée. J’avais bien eu une éducation Chrétienne, mais j’avais rejeté la religion comme étant sans importance, futile. Donc, spontanément, je me suis mis à prier Dieu, et je lui disais que je ne voulais pas mourir, que je voulais vivre sur cette terre et d’autres choses encore… A l’époque, je faisais des recherches sur l’alchimie. Je savais que les alchimistes, en créant la pierre philosophale voulaient trouver en même temps l’élixir de longue vie, espérant grâce à celui-ci vivre sur terre aussi longtemps qu’ils le souhaitaient. C’était cela ma recherche en quelque sorte. J’aimais tellement la vie que je ne voulais pas la quitter et donc, en priant Dieu, je demandais tout cela.

Je poussais alors un gros soupir et c’est à ce moment là que toute la situation changea. Immédiatement, toute cette énergie qui m’avait traversée jaillit par le sommet du crâne comme un jet de feu littéralement bouillant qui retombait de chaque côté du corps m’enveloppant d’une ” aura ” merveilleuse, pendant que coulait dans la colonne vertébrale ce même liquide couleur or crème, et remontant vers le haut à une vitesse incroyable comme attiré par un aimant. Cela m’a traversé de part en part. Un flot bouillant dans la colonne vertébrale mais en même temps d’une extase et d’une jouissance inimaginable. C’était un flot de plaisir et de bonheur qui traversait la colonne. J’éprouvais dans tout le corps à la fois un sentiment de joie, de bonheur, de plaisir, d’amour, de béatitude, de jouissance, de lucidité, toutes sortes d’émotions, et vous rajoutez toutes les émotions les plus positives et les plus fortes que vous avez vécues dans votre vie, vous les multipliez par 10 ou par 100 pour l’intensité et peut-être cela pourrait traduire la situation. Mais de toute manière ce ne peut être imaginé. C’était insupportable, tellement fort que tout le corps, tel un fétu de paille dans la tempête, tremblait de toute part, était pris de secousses, éclatait de rire dans une joie trop puissante, et en même temps fondait en larme remplis par une émotion d’amour insoutenable, toutes les émotions que l’on peut vivre, tout cela en même temps. Le corps était comme un pantin au bout d’une ficelle et subissait totalement les choses. À ce moment là, je n’étais plus un homme, je me vivais comme un Etre Divin. Ma nature était divine avec cette impression que l’on venait de me poser sur la terre tel un Ange. Réellement une entité divine que l’on pose là et le monde apparaissait littéralement comme un Paradis. Ma première parole à cet instant fut un ” ho ! ” d’admiration devant l’émerveillement et la beauté du monde qui m’entourait. Il y avait quelques brins d’herbe sur le bord de la route, quelques chardons. C’était tellement magnifique, merveilleux, le Paradis sur terre. Je me vivais comme étant d’Essence Divine, dans mon centre, mon “je”, j’étais cette Essence, et ce centre divin n’était plus dans ce corps mais partout, le “je” s’étalait dans l’espace. En découvrant cette essence Divine tout ce qui m’entourait devint paradisiaque et divin ! En même temps, un autre phénomène accompagnait tout ceci. Le temps changeait de nature. Alors que tout ce feu traversait ma moelle épinière pour sortir par le sommet du crâne, le temps s’était arrêté. Il avait pris fin à cet instant de mutation. J’étais sorti du temps. Par ailleurs, l’intensité de vie était tellement forte, que je vécus dans la journée qui suivit avec cette sensation d’avoir vécu pendant 1 siècle. Ainsi, je découvrais que notre perception du temps est élastique et proportionnelle à notre intensité de vie. Pour l’enfant le temps est long alors que vers la fin de notre vie, celui-ci s’accélère. Mais là, le temps avait pris fin. Ainsi, si le corps continuait à vivre selon ses rythmes biologiques, l’esprit lui ne percevait plus que la réalité du présent. D’autres phénomènes se produisaient. Le mental était présent. Mais simultanément la totalité du mental, des pensées, et cela n’était pas une cacophonie, mais comme un feu d’artifice où chaque pensée était une lumière d’une profonde beauté. Le flot d’énergie qui ressortait par le sommet du crâne retombait comme une pluie de lumière d’or tout autour de moi et m’enveloppait dans une aura merveilleuse que je pouvais rétracter ou développer à volonté. Je découvrais un pouvoir de contrôle total sur ce flot d’énergie, par une simple intention. C’était comme un jouet merveilleux. Des révélations me venaient à l’esprit, me tombaient littéralement dessus, et cela devait se poursuivre plusieurs semaines. Aussi puissante avait été la tension, aussi puissante fut la décharge. L’instant du soupir, où l’énergie traversa le sommet du crâne, fut l’instant de basculement. C’était comme une naissance. J’étais né une première fois physiquement, je me vivais comme naissant une seconde fois, et j’étais l’enfant de cet univers. Un Etre naissait au fond de moi car celui-ci était nouveau, il n’existait pas pour moi auparavant, et il était mon nouveau centre. Mais ” au fond ” n’est pas le mot exact, car il était partout, et j’étais lui, le corps était au centre. L’image que je pourrai en donner est celle du Phœnix, car en même temps quelque chose est mort en moi, et aujourd’hui encore, cette chose me reste inconnue, inaccessible à ma conscience comme si elle n’existait pas et n’avait jamais existé, mais autre chose et né, et cet autre chose est devenu moi-même.

Alors que j’étais en pleine crise de rires, de larmes, de bonheur, crise qui de l’extérieur pouvait passer pour de l’hystérie, tout à coup, un gros camion arrive en face de moi et s’arrête sur le chemin. Le chauffeur en descend, j’étais complètement hilare, et il commence à me parler, à me demander son chemin, il ne savait pas où il était. Quelque chose d’extraordinaire se passait. Cet homme me parlait, et je voyais chez celui qui me parlait un être divin, enveloppé dans une aura de lumière magnifique, avec son propre parfum. Cet homme était enveloppé dans une magnifique lumière, dans la présence de l’Etre. Il était tel que je me percevais. Et alors là, je m’interrogeais profondément. Je venais de découvrir une divinité en moi, quelque chose d’absolu, une nature divine, et je voyais aussi cet homme avec cette divinité. Et je me suis dit, comment est-ce possible, moi, je viens de naître, et lui est déjà comme cela ? Par la suite, je rencontrais encore d’autres personnes, et je découvrais tout le monde ainsi, des anges sur terre. Et je me dis ” serai-je le dernier à apparaître dans cet état, à naître sur cette terre, mais alors quelle conspiration du silence”. C’était quelque chose de complètement fou. Mais je me suis vite aperçu que le comportement des individus ne correspondait pas du tout à l’état dans lequel je les percevais. Encore un paradoxe. Cette réalité était là, et c’est comme si tout le monde faisait comme si elle n’existait pas. Je me doutais pour l’avoir vécu que l’humanité ignorait sa propre réalité. Mais mes sens me révèlent depuis ce jour l’être humain comme quelque chose de totalement différent, et je dois jongler en permanence dans ma conscience pour me dire, tu vois un être divin, mais lui ne le voit pas. Et ainsi le monde paraît absurde entre ce que nous sommes et la manière dont nous nous évertuons à nous comporter comme si nous n’étions pas cela. Cet homme, après avoir posé ses quelques questions, eu l’air bien fatigué. ” Je crois que je vais aller dormir ” dit-il. Il remonta dans sa cabine, et tira les rideaux. Je me dis ce jour là, “si chaque être humain vivait cette expérience, la face du monde en serait changée”.

Je continuais à faire du stop, bien que cela n’ait plus grande importance. Mais puisque j’étais sur la route, autant aller voir la personne que je voulais rencontrer et lui raconter mon émerveillement et la chose exceptionnelle qui venait de m’arriver. Nous nous en réjouirions ensemble, car j’avais grande estime envers cet homme, George *, que je considérais comme un Yogi accompli. Une voiture s’arrêta, pour m’amener à Marseille. De là, je trouvais une autre voiture pour m’amener à Aix-en-Provence. Cela faisait un petit détour, mais peu importe, je n’étais plus aussi pressé. Je ne sais pas comment les personnes que j’ai rencontrées me percevaient, mais il m’était difficile de contenir mon nouvel état. Je débarquais ainsi à Aix-en-Provence, parcourant la ville, mais je ne trouvais pas George. Je me rendais alors chez un professeur de do-in et shiatsu, Laurent *, que je considérais jusqu’alors comme un sage, afin de me procurer l’adresse de George. J’avais bien l’intention d’expliquer à Laurent ma situation. Mon seul désir était de partager ce cadeau du Ciel. Lorsque je sonnais à la porte de Laurent, je rencontrais un homme bien différent de celui que j’avais connu. Mais peut-être mon regard y était-il pour quelque chose. Une chose me surprit alors. J’étais dans l’incapacité d’exprimer ce que j’aurais aimé dire à ce moment là. Non pas parce que je me sentais bloqué, bien que d’une certaine manière il s’agissait un peu de cela, mais parce que cet homme était dans l’incapacité de recevoir ce que j’avais à dire. Pour une raison quelconque, qui dépasse la simple conscience, ce phénomène s’est reproduit par la suite bien souvent. Si l’autre ne peut entendre, lorsqu’il est en face, je ne puis exprimer. Toute la volonté du monde ne peut rien y faire. Ainsi, je découvrais également que toute forme d’efforts était devenue impossible. La volonté à la source de l’effort avait disparu. Si je n’étais pas capable de faire quelque chose naturellement, je n’étais pas capable de le faire du tout. À partir de là, la seule évolution possible pour réaliser quelque chose qui m’aurait demandé un effort, était de me dire ” comment arriver à le faire naturellement ?” Et paradoxalement, la seule manière d’apprendre le naturel était d’intégrer la conscience en rapport avec ce que je voulais réaliser, c’est-à-dire, désapprendre. Je constatais qu’à partir de ce jour, alors que jusque là ma personnalité n’avait cessé de se développer, mon être prenait le relais, et la personnalité ne constituait plus qu’un réservoir de conscience dont l’Être pouvait s’habiller ou se défaire mais qui de toute manière était destiné à être intégré, disparaître. Ainsi, ce qui était auparavant le moteur de l’action devenait l’obstacle et n’était plus que conditionnement inactif.

Laurent me laissa à la porte. J’étais un intrus. Je devais paraître fou, avec mon sourire de Bouddha, mes yeux qui étaient remontés et mes paupières qui tombaient jusqu’à la moitié de la rétine (je m’étais regardé en fin de journée dans une glace), mes tremblements et tout le reste. J’insistais avec un ton d’urgence pour lui demander l’adresse de George, ce que je réussis à obtenir. Mais je ne trouvais pas George à son domicile.

Je finis par prendre le chemin du retour, après avoir tout de même téléphoné à mes parents afin de les rassurer sur mon absence. En cette fin de journée, j’avais vécu d’une intensité inimaginable, et ce n’était pas fini. La puissance d’énergie décrue sur une durée de trois semaines environ durant lesquelles ce fut révélation sur révélation. Pendant deux à trois jours je ne pus ni manger ni dormir, je n’avais pas faim, je n’étais pas fatigué. Le troisième jour, le seul aliment que je pus commencer à prendre était le lait ou les produits laitiers. Je constatais que ceux-ci avaient pour effet de temporiser l’énergie, puis je pus dormir quelques heures, et tout finit par rentrer dans l’ordre. Je n’étais plus le même homme, tout me paraissait facile, merveilleux, j’avais une mission, je comptais bien l’accomplir, mais c’était compter sans la résistance du monde.

* Pour des raisons de confidentialité, le nom des personnes citées a été changé.


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